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CEC Ouest

Session 3

Entreprendre avec le Vivant

4 → 5 Mai 2023

Explorer et itérer vers de nouveaux modèles économiques régénératifs du vivant : communs, permaculture, bio-inspiration… Se donner un nouveau récit et un cap à visée régénérative horizon 2030 qui retrouve un ancrage dans les territoires, dans une dynamique écosytémique. 

Illustration Morgan Marzin
Fresque de Morgan Marzin

A mi parcours, la session 3 s’attache à ce que ces nouveaux modèles intègrent la dimension du vivant comme composante incontournable et systémique des organisations.

Ainsi, la session 3 propose aux participants :
d’intégrer la biodiversité et le vivant dans leurs feuilles de route,
de questionner et explorer leurs offres, produits, services, modèle économique, chaine de valeur à l’aune du vivant,
de formuler leurs leviers de redirection vers des entreprises régénératives.

Elle permet à chaque participant d’explorer sa connexion, directe ou indirecte, au vivant.

JOUR 1

Après-midi et soirée du jeudi 4 mai 2023

Marche du Temps Profond

A leur arrivée les participants sont accueillis par une marche du temps profond (Deep Time Walk) dans les rues et sur la plage de Saint-Malo. Une balade contée pour parcourir les 4,6 milliards d’années de la Terre sur 4,6 km où chaque mètre parcouru représente 1 million d’années (marche ramenée à 2,3 km pour nous). Par groupe et accompagnés de 2 animateurs, les participants ont pu se reconnecter à notre planète, au temps long et à l’ensemble du vivant, thématique centrale de cette session « entreprendre avec le vivant ».

Marche du Temps Profond

Ouverture en plénière

Amélie Bornecque-Durand, Co-présidente de la CEC, a présenté les actualités de la Convention avec notamment la démultiplication des CEC en régions et par thématiques (conseil et finance) : 10 parcours sont lancés en parallèle en 2023. Une société commerciale est en cours de création pour développer des parcours de formation ; une branche innovation se construit également pour travailler sur le modèle régénératif et enfin la proposition sera faite aux participants de rejoindre la communauté des Alumni pour accompagner la mise en œuvre des feuilles de route et faire rayonner leur bascule.

Jean-Paul Chapron, Président de la CEC Ouest, présente le lancement de CAP 2025 : un groupe de réflexion pour envisager la suite de la CEC Ouest et déterminer où nous voulons arriver collectivement.

Sophie Leclercq présente la synthèse des retours participants de la session 2 et le bilan carbone des sessions 1 et 2, puis Céline Crosnier détaille le programme de cette session : « Entreprendre avec le vivant, ou pour le vivant » :

Reconnecter et mettre en harmonie votre cœur d’activité avec le vivant,
Continuer à questionner votre raison d’être,
Revoir vos offres en en vous inspirant du vivant

« Scrute la nature, c’est là qu’est ton futur. » Léonard de Vinci

Conférence de Julien Vey, cofondateur et Président de l’Institut Supérieur de Design de St Malo : “Désinnover : pour un design d’assobrissement”

Intervention de Julien Vey qui expose la définition du design et nous questionne sur l’innovation, au service de quelle ambition ? Il pose un constat simple : une innovation “as usual” est basée sur des ressources finies, une durabilité minimale et une fin de vie qui génère un maximum de déchets. Julien montre les corrélations entre l’arrivée d’innovations majeures depuis la Renaissance à nos jours et la diminution des espèces vivantes.

Il nous présente sa synthèse de l’ouvrage Héritage et fermeture, une écologie du démantèlement, par Emmanuel Bonnet, Diego Landivar, et Alexandre Monnin. Nous héritons donc d’un monde ruiné et ruineux :
Ruiné car organisé autour de modèles intellectuels ou matériels en cours de dégradation
Ruineux car produisant des modèles dégradants faits de choses éphémères

Avec quelques ordres de grandeur partagés :

La biomasse terrestre représente  4 Giga Tonnes quand le plastique en pèse le double : 8 GT
La technosphère est 7 à 8 fois plus importante que la biomasse

« Nous dépendons autant de la technosphère que la biosphère. »
« On ne pourra pas régénérer la Terre dans l’état dans lequel elle était avant. On a changé la trajectoire de la Terre. »

Face à ces constats négatifs, Julien propose une politique démocratique du renoncement.
Une approche qu’il décrit en 3 séquences successives :
1 – La reconnexion
2 – La fermeture
3 – La réinvention

Pour Julien, la solution c’est l’Assobrissement = sobrement + bruissement et la réinvention, soit ouvrir de nouvelles voies pour revenir à la vie.

« Le design d’assobrissement scénarise l’absence humaine. »
« Désindustrialiser nos imaginaires et s’inspirer du vivant pour engendrer de nouveaux discours. »
« S’inspirer du vivant pour réinvestir les ruines de l’anthropocène. »

Camp de Base #1 – “atelier de la neige”
Il s’agit d’expérimenter le processus de détachement des choses auxquelles on tient et qui nous tiennent, suivant l’exemple de la station de ski de Metabief, pour identifier les activités qui peuvent être maintenues et faire émerger des nouvelles activités. La première question posée est “Quelle est votre neige ?”

JOUR 2

S’inspirer du vivant et fixer son cap

Journée du vendredi 5 mai 2023

Conférences en plénière

Conférences en plénière

Solen et Laurent démarrent la journée en faisant jouer aux participants une « course lente ». Un oxymore pour exprimer à la fois l’urgence à agir et en même temps la nécessité de prendre son temps pour construire la redirection écologique de l’entreprise. Céline annonce les intentions et le programme de la journée : Travailler sur les leviers de redirection et lancer les projets coopératifs. Et pour inspirer, deux intervenantes, Virginie Blanville, sur le biomimétisme, et Christiane Jenny sur la permaculture, 2 approches inspirées du vivant.

Le biomimétisme par Virginie Blanville,

professeure à l’Institut Supérieur de Design de Saint-Malo, responsable pédagogique du master design des transitions et conception biomimétique

Virginie Blanville

La définition du biomimétisme par Virginie Blanville, c’est une philosophie et des approches conceptuelles interdisciplinaires prenant pour modèle, mesure et mentor la nature afin de relever les défis de la redirection écologique.
« C’est un changement de posture vers une juste réponse au juste besoin dans une juste mesure. »

Les 3 M du biomimétisme :

Prendre pour la nature pour Modèle
On s’est aperçu que dans la nature, plus un système est diversifié, plus il est résilient. Ce sont les individus adaptés qui vont être en capacité de se reproduire et pérenniser le système.
« Intégrer l’essai-erreur en entreprise c’est commencer à faire du design. »

La nature comme Mesure
L’enjeu : rester inscrit à l’intérieur des limites planétaires.
Ex : le vivant utilise le soleil comme énergie, se fournit localement, n’utilise pas de ressources rares.

La nature comme Mentor
« Se considérer comme faisant partie du vivant et non disposant de l’ensemble du vivant. »

3 sortes de biomimétisme :

Le biomimétisme de forme (ex : le train japonais Shinkinsen inspiré du bec du martin-pêcheur)
Le biomimétisme de fonction (ex : les bactéries bioluminescentes pour éclairer les villes)
Le biomimétisme d’organisation eco-systémique : permaculture / économie circulaire / gouvernance

« Etes-vous prêts pour la symbiocène ? la nouvelle ère après l’anthropocène. » Virginie

La permaculture par Christiane Jenny,

Cofa de la CEC Ouest et permacultrice

Christiane Jenny nous expose les 3 principes éthiques de la permaculture, qui sont les 3 pôles de la boussole de l’entreprise régénérative de la CEC :

prendre soin de la planète,
prendre soin des humains
et partager équitablement la valeur.

La permaculture c’est concevoir des systèmes efficaces et résilients qui répondent aux besoins des êtres humains tout en regénérant le vivant, les sols, les liens sociaux, l’air, l’eau.

« Un modèle pour requestionner nos modèles. »

Elle illustre certains principes de la permaculture, qui peuvent inspirer nos organisations : faire avec ce que l’on a, un élément plusieurs fonctions, maximiser les lisières, oser la complexité.

Témoignage de Sophie Robert-Velut,

DG d’Expanscience et Alumni de la 1ère édition de la CEC

Sophie Robert-Velut

Sophie Robert-Velut nous partage son retour d’expérience suite à la CEC et fait quelques recommandations aux participants. « Au fil des ans, nous avons évolué d’une démarche de réduction des impacts négatifs à une démarche à impact positif. »

Par où commencer ?

1 – Cartographier tous nos risques, nos dépendances
2 – Partager le constat, « l’électrochoc », pour avoir un langage commun avec les équipes
3 – Questionner l’utilité au monde. « Si notre entreprise mourrait demain , est-ce qu’elle manquerait au monde ?
4 – Revoir notre modèle d’affaires. Pour ne plus être basé sur la vente de produits uniquement mais vendre des services, ouvrir les lieux dédiés à la parentalité… « Et si nos offres devenaient essentielles ? »
5 – Monitorer : mettre des indicateurs euros et tonnes carbone

Acculturation à la démarche Low-tech par Pierre-Alain Levêque,

membre du Low Tech-Lab (Saint Brieuc)

Pierre-Alain Levêque

« Le progrès ne respecte pas les limites de la planète et ne répond pas aux besoins des humains. »

Pierre-Alain Lévêque démarre son intervention en nous demandant de penser à ce qui nous rend heureux. Dans ces 3 sphères :  biosphère, sociosphère, technosphère… la réponse se trouve majoritairement dans les deux premières. Or, le progrès est toujours vu sous un angle « technique ». Pierre-Alain nous invite à « Créer de l’abondance autour du vivant et du partage ». Le low-tech, c’est donc un état d’esprit basé sur le bon sens et la rareté. Il faut renverser la question : « de quoi j’ai besoin pour produire ? » vers « qu’est-ce que je peux produire avec ce qui est à côté de moi ? ».

« Être sous contrainte, ça booste la créativité. »

Les 7 critères pour low-techiser :

1 – Degré d’utilité du produit
2 – La capacité à durer
3 – Consommation de matières premières faible
4 – Consommation d’énergie faible
5 – Attention aux conditions sociales notamment sue les matières premières
6 – Degré d’autonomie : de quoi et de qui j’ai envie de dépendre
7 – Impact systémique : est-ce que ça va complexifier le monde ou l’inverse ?

Table ronde inspirante sur les coopérations territoriales

Table ronde

L’institut de Design de Saint Malo est la première école créée sous forme de Société Coopérative d’Intérêt Collectif. Ce mode de gouvernance qui associe les acteurs du territoire : collectivités, partenaires associatifs, entreprises, bénéficiaires.

Retour d’expérience de la SCIC de l’Institut Supérieur de Design de Saint-Malo, avec Thiago son cofondateur et 3 de ses sociétaires : la collectivité Saint-Malo agglomération, l’entreprise Synergiz et La Volumerie – une agence atelier d’aménagement culturel, sous la forme d’une table ronde animée par Anne Monin, co-lead du programme CEC Ouest.

Pitch des projets coopératifs par les participants de la CEC Ouest

projets coopératifs
projets-cooperatifs_salle

Retour sur les projets coopératifs initiés en session 2. 6 participants sont venus pitcher 6 projets CEC Ouest collectifs, régénératifs et ancrés sur le territoire et 1 projet initié par Openlande présenté par Céline Crosnier.

Les participants sont invités à s’inscrire pour proposer de contribuer au projet qui fait sens pour eux.

La ZARe : Créer la première zone d’activités régénératives dans le vignoble nantais.
Auto-consommation collective (ACC) : Produire de l’énergie locale en boucle courte sur le patrimoine bâti et non bâti.
Space for nature : Créer des îlots de biodiversité volontaires entre les aires protégées. Création d’un fonds de dotation pour des achats de terrains en commun. Pas de ROI mais un ROE : return on emotions.
Mobilité partagée : Proposer des solutions de mobilité partagé autour du lieu de vie d’un centre d’activité.
Renaturer en ville à Rennes sur une friche de la SNCF.
Projet de BD : échanges de pratiques et solutions pour la biodiversité dans le pays nantais.
Bâtiment démonstrateur de la régénération en Pays le Loire avec Open Lande.

Les groupes de travail constitués poursuivront leur projet en autonomie, avec le soutien de l’équipe de la CEC Ouest.

Camp de base #2 – Feuille de route : les leviers de redirection
Les participants consacrent l’après-midi à travailler sur les leviers de redirection de leurs organisations, en s’interrogeant sur chacun des piliers de la boussole “régénérer les écosystèmes”, “prendre soin des humains”, “partager la valeur”.

Plénière de clôture

Le mot de la fin est prononcé par l’équipe des copilotes remerciant l’implication des participants, l’engagement de l’équipe et donnant le cap de la prochaine session.

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