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Poser une première pierre vers de nouveaux récits, en favorisant la coopération des acteurs clés de l’écosystème

Le parcours CEC Nouveaux Imaginaires a débuté en avril. Représentant l’ensemble des professionnels du secteur de la communication, des médias, de la production audiovisuelle, ce parcours CEC a pour enjeu la mutation du secteur. C’est aussi un levier de bascule vers le régénératif. Rencontre avec Marguerite Laborde, co-pilote de ce parcours avec Héloïse Lauret.
Marguerite Laborde, co-pilote du parcours Nouveaux Imaginaires de la CEC

Marguerite Laborde, co-pilote du parcours Nouveaux Imaginaires de la CEC. Crédit photos : Naïade Plante

Le parcours CEC Nouveaux Imaginaires est un nouveau parcours CEC thématique, peux-tu nous dire à qui il s’adresse ?

La CEC s’est développée à travers des parcours territoriaux et thématiques. Nous avions envie de tester, après la coopération territoriale, la dimension sectorielle. Certains écosystèmes business ont un potentiel d’effet d’entraînement énorme, si on arrive à les faire basculer, eux, vers l’économie régénérative. C’est ainsi que sont nés les parcours Consulting, Monde Financier, Industries et désormais, le parcours Nouveaux Imaginaires.

Dans ce parcours, nous avons réussi à réunir tous ceux qui contribuent aux imaginaires de société :  des créateurs, des producteurs, des diffuseurs et des financeurs de récit. Nous retrouvons les acteurs de la publicité, fort vecteur du récit dominant dans la société, tout comme les médias qui les véhiculent. A leurs côtés, des sociétés de production audiovisuelle et de contenu qui portent les fictions. Nous avons aussi associé les marques, en tant que donneurs d’ordre, pour leur contribution à la diffusion des récits dans la société.

Quelle est la raison d’être de ce parcours CEC ?

Nous avons fait un constat à travers les autres parcours CEC : les récits dans lesquels sont baignés aujourd’hui les dirigeants, le grand public, le politique, n’incitent pas au passage à l’action. Ces récits dominants ne sont pas soutenables. Ils contribuent à la société de consommation, via des imaginaires célébrant la réussite par la possession et l’accumulation. Ce sont pour beaucoup des récits alarmistes dystopiques qui font peur ou sont fatalistes. Seule la déconstruction de ces récits pourra favoriser l’émergence d’imaginaires dans lesquels on a envie de se projeter et d’agir.

Notre intention est de poser une première pierre vers ces nouveaux récits, en favorisant la coopération des acteurs clés de l’écosystème, pour l’embarquer plus largement ensuite.

Comment le parcours CEC Nouveaux Imaginaires peut-il accélérer la bascule culturelle que vous appelez ?

Nous allons tenter de comprendre la dialectique entre les deux, à la fois analyser comment les récits contribuent à l’état du monde, et comment des récits positifs peuvent être vecteurs de transformation des modèles d’affaires vers l’économie régénérative.

Dans ce parcours, les participants vont travailler à une feuille de route de redirection aménagée. Elle intégrera le modèle d’affaires et les récits que l’organisation produit et ne souhaitera plus produire. C’est une brique nouvelle, et qui pourra à terme infuser dans les autres CEC.

Quelles sont les autres singularités du parcours CEC Nouveaux Imaginaires ?

Un des écueils que nous souhaitons éviter est de remplacer les récits destructeurs par un autre récit, qui serait le “bon” récit, la “bonne façon de faire”. Nous pensons qu’il est nécessaire d’avoir une pluralité de récits, et mettre en avant la diversité d’initiatives et de représentants de la société. Nous voulons rendre visibles ceux que l’on n’entend pas : c’est une des raisons pour laquelle nous avons intégré dans le parcours une dizaine d’entrepreneurs sociaux.

Nos sessions sont soutenues par des prestations artistiques, pour rester fidèles à la philosophie de la CEC d’accélérer la bascule par l’appel au cœur, aux ressentis, à l’émotion.

Nous avons également créé un comité des rêves, une assemblée d’une vingtaine de personnes qui réfléchissent au sujet des imaginaires, partagent leurs convictions sensibles, leurs intuitions, pour apporter un éclairage hors business.

Session 1 du parcours Nouveaux Imaginaires de la CEC en avril 2024. Crédit photos Naïade Plante.

Quels ont été les faits marquants de la 1ère session ?

Nous avons eu un grand partage de constats scientifiques “dans le dur” de la crise planétaire, de l’urgence et de la dimension systémique des enjeux. Nous avons dédié une partie du programme au rôle que les récits jouent historiquement dans l’état du monde, avec des historiens et des spécialistes des narratifs.

Nous avons apporté des dimensions émotionnelles, avec la musique par exemple, ou par la façon avec laquelle les scientifiques ont introduit leurs propos, prenant la parole à partir de qui ils sont, d’où ils viennent et pourquoi ils se sont engagés, de façon très personnelle. Tout cela fait que le discours scientifique, porté et incarné, résonne d’autant mieux.

Nous avons aussi entendu le récit de Nadia El Soleman, réfugiée syrienne, qui, dans un parallèle avec l’histoire du conflit qu’elle a connu, exhorte à réagir et ne pas attendre que les conséquences des crises écologiques ne soient totalement palpables.

Autre moment fort : la restitution des deux journées par deux artivistes membres du collectif Le Bruit Qui Court, touchante, enthousiasmante et porteuse d’espoir pour l’initiative que l’on débute.

Et pour la suite ?

Les prochaines sessions permettront de rentrer dans du travail concret, pour se mettre en action individuellement et collectivement.

Les participants sont impatients d’être dans l’inspiration de nouveaux récits et la construction de solutions, pour l’ensemble de la chaîne de valeur, dans une démarche systémique, de l’annonceur au média !

C’est dans cette intention qu’ils ont participé, en intersession, à un premier volet de la Fresque des Nouveaux Récits et qu’ils ont été invités à suivre le tout nouveau Mooc de notre partenaire Imagine 2050, intitulé “Repenser nos récits pour un avenir durable”.

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