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Présidentielle

Les Entreprises pour le Climat interpellent les candidats à la présidentielle

Les Entreprises pour le Climat interpellent Le Parti Socialiste

Marie Bozzoni (Vedettes De Paris) et Gilles Vallier (K-Ryole) ont rencontré Anne Hidalgo (Parti Socialiste) pour discuter concrètement de son plan pour la transition économique.

Parti Socialiste

La vidéo          Le résumé         L’analyse         Le programme

Le résumé

Quel déclic environnemental ?

La prise de conscience environnementale d’Anne Hidalgo remonte à son adolescence : elle se souvient du candidat à l’élection présidentielle René Dumont évoquer le verre d’eau qu’il tient entre les mains comme une ressource limitée. 30 ans plus tard, la question de la rareté et du partage des ressources l’anime toujours. Cette conscience écologique a par ailleurs été réactivée et cultivée au fil de rencontres déterminantes pour elle : celle de Jean Jouzel en 2004, ou encore du scientifique britannique David King à l’occasion de l’organisation de la COP 26.

Compter ce qui compte vraiment : comment ?

Selon Anne Hidalgo, la valeur économique d’un bien ou d’un service doit intégrer sa “dette écologique” par la mise en place d’indicateurs sociaux et environnementaux. De ces indicateurs doivent découler des lois, aussi bien au niveau national qu’européen. Elle propose par exemple de conditionner les aides aux entreprises au respect d’un certain nombre de critères environnementaux et sociaux. La candidate note toutefois la difficulté d’initier ce type de politique. Cette absence d’ambition résulte selon elle d’un manque de connaissances et d’absence de pédagogie. Elle se désole également de l’influence de “puissants lobbies” attachés au statu quo : “le rapport de force est encore loin d’être gagné par celles et ceux qui ont une conscience environnementale”.

Quelle planification pour la transformation de l’économie française ?

Anne Hidalgo insiste sur l’importance de la planification afin d’anticiper la réindustrialisation française et les mutations à venir : selon elle, il faut former et accompagner les travailleurs vers les secteurs porteurs. Pour cela, la candidate a pour ambition si elle est élue de de travailler sur deux échelons : le local, en s’appuyant sur les collectivités territoriales, et le transnational en nouant des liens avec les institutions européennes. Anne Hidalgo confère aux entreprises le rôle de moteur de cette transition. La mission de l’État consiste, quant à elle, à légiférer afin de faciliter cette transition co-construite par les acteurs du secteur.

L'analyse

Marie-Bozzoni
Gilles-Vallier

Quelle conscience environnementale avez-vous ressentie dans les propos et le programme d’Anne Hidalgo ?

La conscience environnementale d’Anne Hidalgo n’est théoriquement plus à démontrer. Dans les faits, nous trouvons cependant sa posture  trop « idéologique », pas assez pragmatique. Nous regrettons de ne pas être en mesure de cerner sa capacité réelle à porter ses projets et positions de façon concrète.

La discussion était articulée autour de trois idées : conscience et formation dans les mondes politique et économique, mesure d'indicateurs autres que le PIB et transition de l'emploi. Les propositions vous ont-elles convaincus ?

La candidate nous a semblé sensible à la nécessité de formation des employés vers les nouveaux métiers de la transition, mais beaucoup moins sur celle des décideurs, qu’ils soient politiques ou économiques. En effet, elle semble considérer que les lobbys sont trop puissants et sa vision partisane la conduit à penser que les décideurs économiques n’ont qu’une seule logique : celle du profit. Notre compréhension est qu’il y aurait peu selon elle à attendre de cette catégorie d’acteurs. Nous sommes pourtant convaincus que les entreprises et leurs dirigeants seront les moteurs de la transition à venir.

Si Anne Hidalgo était amenée à travailler sur un deuxième Projet de Loi Climat, que lui suggériez-vous d'y mettre ?

En écho de notre réaction précédente, nous conseillerions à Anne Hidalgo de s’appuyer sur les entreprises, pas contre elles. Les contraintes et incitations doivent découler d’un dialogue entre le monde politique et le monde de l’entreprise prêt à enclencher sa transition. À ce titre, nous soutenons la mise en place d’au minimum 20 heures de formation des dirigeants politiques et économiques afin de rendre ce dialogue réalisable et constructif.

Presidentielles_Anne-Hidalgo

Le programme d'Anne Hidalgo

Anne Hidalgo n’a pas annoncé de hausse de l’objectif français de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, mais entend « tenir » le nouvel objectif européen. Pour rappel, la France vise la neutralité carbone en 2050 et une baisse de ses émissions de 40 % en 2030 par rapport au niveau de 1990. L’Union européenne a récemment revu l’ambition de son objectif 2030, pour l’augmenter de 40 % à 55 % par rapport à 1990. Le prochain président devra négocier avec les institutions européennes ce que cela implique pour la France.

Pour atteindre ces objectifs, elle souhaite augmenter significativement les investissements et subventions publics pour le climat. Elle évalue à 14 Mds€/an les financements additionnels des pouvoirs publics pour « être alignés avec la Stratégie Nationale Bas-Carbone ». Elle a recours à des financements publics dans la plupart des secteurs : rénovation énergétique de l’habitat, investissements dans le ferroviaire, chèque alimentaire durable, augmentation des moyens des organismes publics en charge de la forêt ou de l’adaptation, ...

Elle fait partie des candidats qui proposent des mécanismes dans une logique de tiers-financement pour maximiser l’effet levier de la dépense publique. Elle souhaite ainsi créer un système de leasing social pour aider les ménages à supporter le coût d’investissement dans un véhicule électrique. Elle propose
aussi, pour la rénovation des logements, que l’Etat avance les frais de
rénovation et se rembourse lors de la revente ou la succession.

Pour mobiliser les financements privés, elle a aussi recours à la fiscalité et, dans une moindre mesure, la réglementation. Anne Hidalgo souhaite ainsi baisser la TVA sur certaines activités (transport en train, filières de réemploi et de reconditionnement d’équipements électroniques...) et augmenter la fiscalité sur d’autres : taxe sur les déplacements en avion quand une alternative en train existe, taxe sur les placements financiers dans les énergies fossiles. Elle entend par ailleurs réduire les dépenses publiques défavorables à l’environnement qui sont dans leur grande majorité des niches fiscales sur l’énergie. Du côté de la réglementation, Anne Hidalgo propose par exemple un encadrement des loyers en fonction des performances énergétiques du logement.

Anne Hidalgo porte par ailleurs quelques propositions permettant d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques pour le climat. Dans une logique d’effectivité, elle propose de privilégier les rénovations énergétiques « globales », c’est-à-dire réalisées en une seule fois, qui offrent de meilleures perspectives pour atteindre des bâtiments dits « basse consommation ». Dans une logique plutôt d’efficience, elle souhaite effectuer une évaluation annuelle des différents dispositifs par le Parlement et utiliser le plan de relance européen comme « cadre de référence pour mesurer l’efficacité comparée de chaque euro dépensé ». Elle veut par ailleurs conditionner les aides publiques aux entreprises à un strict respect de critères sociaux et environnementaux ou encore réorienter les subventions de la Politique agricole commune vers des pratiques durables et supprimer un certain nombre de niches fiscales sur l’énergie.

La hausse des dépenses annuelles pour le climat s’inscrit dans un plan d’investissement plus large de 50 Mds€/an de la candidate, pour l’éducation, la jeunesse ou encore le travail, qu’elle entend financer par la hausse d’une fiscalité « plus juste », la réduction de « dépenses défavorables à l’environnement », la réaffectation de certains financements européens et la croissance.

La réforme de la fiscalité, permettrait de rapporter 25 Mds€/an, avec notamment la mise en place d’un « ISF Climat et Biodiversité » qui devrait rapporter 5 Mds€/an selon la candidate, fléchés intégralement vers le financement de la transition. 5 Mds€ de nouvelles dépenses sont par ailleurs financés par une réorientation des fonds européens encore à percevoir dans le cadre de la « Facilité pour la reprise et la résilience ». Enfin, Anne Hidalgo compte récupérer 10 Mds€ en réduisant les dépenses publiques considérées comme « défavorables à l’environnement » - notamment les niches fiscales sur l’énergie, et 10 Mds€ supplémentaires de hausse des recettes fiscales grâce à une accélération de la croissance. Anne Hidalgo propose par ailleurs de mettre fin au Pacte de Stabilité et de Croissance, pour mettre en place des règles « adaptées à la situation économique de chaque Etat et favorisant l’investissement ».

Anne Hidalgo propose de mettre en place une « planification écologique », avec une pluriannualité des financements. Elle souhaite faire voter chaque année un « Budget Climat et biodiversité » en même temps que les lois de finances, qui fixera les « programmations de réduction d’émission de CO2 et de décarbonation de l’énergie », et « ouvrira les crédits d’investissements publics nécessaires pour décarboner notre économie ». Par ailleurs, Anne Hidalgo entend nommer un ministre du Climat, de la Biodiversité et de l’Economie qui serait numéro deux du Gouvernement.

Anne Hidalgo propose de mettre en place une « planification écologique », avec une pluriannualité des financements. Elle souhaite faire voter chaque année un « Budget Climat et biodiversité » en même temps que les lois de finances, qui fixera les « programmations de réduction d’émission de CO2 et de décarbonation de l’énergie », et « ouvrira les crédits d’investissements publics nécessaires pour décarboner notre économie ». Par ailleurs, Anne Hidalgo entend nommer un ministre du Climat, de la Biodiversité et de l’Economie qui serait numéro deux du Gouvernement.

Prix de l’énergie
Face à la hausse des prix de l’énergie, Anne Hidalgo entend baisser la TVA sur l’énergie à 5,5 %.

Accords commerciaux
Concernant le commerce, outre le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, elle entend conditionner la signature de tout accord commercial entre l’UE et un autre pays au respect de critères sociaux et environnementaux.

Eco-conditionnalité des aides et des marchés publics
Anne Hidalgo propose aussi de conditionner les aides publiques aux entreprises à un strict respect de critères sociaux et environnementaux. Par ailleurs, elle souhaite « rehausser les critères environnementaux dans les cahiers des charges de la puissance publique ».

Mobilisation de la finance privée
Anne Hidalgo souhaite réorienter l’épargne privée vers le financement de la transition écologique. Pour cela, elle propose de créer un « livret de développement industrie », permettant de flécher l’épargne des Français vers les « projets industriels créateurs d’emplois et décarbonant notre économie ». Par ailleurs, elle propose d’imposer aux banques et assurances une pénalité sur « l’investissement dans les énergies fossiles et les secteurs les plus polluants ».

Décarbonation de l’industrie
Anne Hidalgo souhaite lancer un « plan de relocalisation des activités économiques », et un « plan d’urgence de réduction des émissions des sites industriels français ».

Les Entreprises pour le Climat interpellent les candidats à la présidentielle

Valérie

Pécresse

Yannick

Jadot

Marine

Le Pen

Jean-Luc

Mélenchon

Emmanuel

Macron