OUVRIR LES FUTURS POUR LIBÉRER LE PRÉSENT
- Mathieu Baudin
- Session 1, Vision & perspectives
Une ouverture poétique sur l’Odyssée humaine. Et un rebond introductif sur la fontaine de Castalie, celle-là même qui à l’entrée de Delphes donne un élan poétique à toutes celles et ceux qui souhaitent adresser une question… De l’oracle de la Pythie à celle numérique de Google, l’Homme a toujours essayé d’anticiper le Futur pour com-prendre, prendre avec sa destinée plutôt que de la subir.
Cette entrée en matière nous a rappelé que jadis, le Futur était important. Aucun stratège, d’aucune armée, n’aurait eu l’idée d’agir et d’entreprendre sans, au préalable, demander à quelqu’un(e) des éléments sur ce qui pourrait advenir. Et aujourd’hui ? Force est de constater que les temps ont changé et que le temps long n’est pas celui qui occupe les esprits. Il a été remplacé par le court-termisme qui s’est immiscé dans nos vies comme dans nos horizons. Cela n’a pas toujours était le cas, « qui veut aller loin ménage sa monture » se disait encore il n’y a pas si longtemps.
Les impasses tragiques empruntées par l’Humanité et esquissées avec une lucidité percutante par les intervenant(e) s du premier jour de la Convention redonnent paradoxalement de l’avenir au Futur en remettant d’actualité la question « et demain ? ».
Et bien demain sera profondément ce que l’on en fera. Il dépend de nos choix ou de nos non-choix d’aujourd’hui. Il dépend de la volonté humaine. Oui, des futurs noirs sont possibles, surtout si nous ne faisons rien. Oui, des futurs souhaitables sont possibles, surtout si nous y contribuons. Et, la clef du parcours initiatique qu’est la CEC est justement de trouver les ressorts, de participer à cette aventure fantastique, ce passage de monde, ce bruit de la forêt qui pousse, qui annonce la prochaine étape de notre évolution.
Epoké en grec cela veut dire parenthèse, ça s’ouvre et ça se referme. Nous sommes dans une période qui n’a pas encore de nom. La postmodernité… Nous savons juste qu’elle vient après la modernité. Ce qui veut dire que nous avons à choisir le nom et la tessiture de l’époque dans laquelle nous vivons. Une nouvelle renaissance peut-être mais à la différence de la précédente, qui a été nommée par les Modernes une fois installés dans leur temps, nous en avons conscience et nous pouvons y contribuer.
« Et bien demain sera profondément ce que l’on en fera. Il dépend de nos choix ou de nos non-choix d’aujourd’hui. Il dépend de la volonté humaine. »
La question posée était donc celle des imaginaires, quelles histoires pour quelles trajectoires ? Quelle est l’histoire que l’on se raconte avec une telle gourmandise que l’on se sent possédé par l’irrépressible envie de la faire advenir ? Pour la trouver, l’Institut des Futurs souhaitables a proposé de prendre du recul en éloignant l’horizon.
2040…
Pourquoi 2040 ? Disons que c’est un cap suffisamment lointain pour permettre une perspective profondément différente et suffisamment proche pour que tous les participantes et participants au voyage soient encore là pour le voir. Assez proche pour n’exclure personne et assez lointain pour ne pas se contenter de prolonger l’existant. C’est l’horizon idoine entre quelque chose que l’on peut vraiment penser différemment et quelque chose que l’on va réellement voir advenir.
Entre retours d’explorations, brève histoire de l’avenir et apophtegmes inspirants, la conférence a partagé les retours d’expériences de la pratique de cet art, qui sous couvert de Futur, introspecte profondément le présent en alimentant le sujet suivant… la raison d’être.
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Mathieu Baudin
Historien et prospectiviste, Mathieu Baudin est directeur de l’Institut des Futurs souhaitables, une école de la Réinvention dont la vocation est de réhabiliter le temps long dans les décisions présentes et d’inspirer le débat public de futurs souhaitables. Auteur et conférencier, animateur du podcast Dites à l’Avenir que nous arrivons, il voyage dans le temps depuis plus de 20 ans entre passé, présent et futur pour permettre à chacun de comprendre notre époque et d’imaginer demain à l’aune de ce qu’il pourrait être de mieux.
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